
La science-fiction (SF) a longtemps été considérée comme un domaine réservé aux hommes, tant au niveau de l’écriture que des personnages mis en avant. Pourtant, depuis près de deux siècles, des femmes pionnières ont joué un rôle majeur dans l’émergence et l’évolution de ce genre littéraire. Qu’il s’agisse de la création d’œuvres visionnaires, de la présentation de sociétés alternatives ou de la mise en scène d’héroïnes inoubliables, les femmes ont contribué à modeler et à enrichir l’imaginaire SF. Dans cet article, nous allons explorer la place et l’impact des femmes dans la science-fiction, à travers leurs œuvres, leurs personnages, et l’héritage qu’elles ont laissé et continuent de laisser.
1. L’émergence des femmes dans la science-fiction
Lorsqu’on évoque l’histoire de la SF, on a tendance à citer les grands noms masculins tels que H.G. Wells, Isaac Asimov ou Jules Verne. Pourtant, la première œuvre considérée par beaucoup comme un texte fondateur de la science-fiction moderne a été écrite par une femme : Mary Shelley, avec Frankenstein (publié en 1818). Même si l’expression « science-fiction » n’était pas encore utilisée, l’histoire du scientifique Victor Frankenstein et de sa créature est souvent perçue comme un texte proto-SF en raison de son questionnement sur les limites de la science et sur la nature de l’humain.
Mary Shelley a ainsi ouvert la voie aux femmes écrivaines qui, petit à petit, se sont imposées dans le champ SF. Pendant longtemps, les conditions sociales ne facilitaient pas la publication de femmes autrices, surtout dans les domaines perçus comme plus « techniques » ou « masculins », comme l’aventure spatiale ou l’anticipation scientifique. Mais au fil du temps, elles ont réussi à faire entendre leur voix, apportant de nouvelles perspectives, explorant des thématiques originales, et créant des héroïnes fortes et inspirantes.
1.1. Les premières contributions sous pseudonyme
Au XIXᵉ et au début du XXᵉ siècle, de nombreuses femmes écrivaines ont parfois dû adopter des pseudonymes masculins pour être publiées ou acceptées dans des magazines de SF. Elles préféraient aussi parfois signer avec des initiales pour éviter toute forme de discrimination liée à leur identité de femme. C’est le cas, par exemple, de C.L. Moore (Catherine Lucille Moore), autrice de récits de science-fiction et de fantasy publiés dans des magazines pulp américains dans les années 1930. Sous la forme abrégée de son nom, ses histoires ont pu circuler plus librement et être jugées sur le fond plutôt que sur le genre de l’écrivain.
Cette stratégie témoigne de la difficulté pour les femmes d’être reconnues dans un milieu littéraire à dominante masculine. Toutefois, malgré ces obstacles, les femmes ont persisté et ont contribué à faire évoluer la SF en la rendant plus inclusive et plus imaginative.
2. Les pionnières de la science-fiction et leur impact
2.1. Mary Shelley et le germe de la SF moderne
Il est impossible d’évoquer les femmes pionnières de la SF sans revenir à Mary Shelley. Dans Frankenstein, elle aborde des questions éthiques et philosophiques autour de la création de la vie et du dépassement des limites de la science. Ce chef-d’œuvre, bien qu’il s’agisse aussi d’un roman gothique, est considéré comme l’une des premières interrogations sur la responsabilité scientifique et l’impact de la technologie sur l’humanité. Il a eu une influence majeure sur l’ensemble de la littérature de science-fiction à venir.<div>
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2.2. Leigh Brackett, la « Reine de l’espace »
Souvent surnommée la « Reine de l’espace », Leigh Brackett est une autrice américaine qui a marqué la SF avec ses récits spatiaux teintés d’exotisme et d’aventure. Elle a écrit dans les fameux pulps comme Planet Stories ou Astounding Science Fiction, et son univers mêle space opera et éléments de fantasy. Elle a également travaillé comme scénariste à Hollywood, collaborant notamment sur le scénario de L’Empire contre-attaque (épisode V de Star Wars). Son sens du rythme, son écriture dynamique et ses personnages féminins courageux ont ouvert la voie à de nombreuses autres autrices de SF.<div>
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2.3. Ursula K. Le Guin et la littérature de l’altérité
Si une autrice a su marquer la science-fiction par son approche anthropologique et humaniste, c’est bien Ursula K. Le Guin. Des romans comme La Main gauche de la nuit (1969) ou Les Dispossédés (1974) explorent la question du genre, de la sexualité, de l’organisation sociale et politique à travers des mondes imaginaires. Le Guin, fille d’un anthropologue, utilisait la SF comme un laboratoire d’idées pour interroger l’altérité et la condition humaine. Ses personnages féminins comme masculins sont complexes et loin de tout stéréotype. Son impact a été colossal : elle a remporté de nombreux prix (Hugo, Nebula, Locus) et a inspiré plusieurs générations d’autrices et d’auteurs.<div>
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2.4. Octavia E. Butler, pionnière de la SF afro-américaine
Octavia E. Butler est l’une des premières femmes noires à avoir acquis une renommée internationale dans le monde de la science-fiction. Avec des œuvres comme Liens de sang (1979) et la trilogie Lilith’s Brood, elle explore les thèmes de la race, du genre et du pouvoir sous l’angle de l’anticipation et de la spéculation. Son écriture, profondément humaniste, met en avant des héroïnes noires, dans un genre où elles étaient auparavant quasi-inexistantes. Butler a contribué à élargir la diversité en SF, ouvrant la porte à d’autres voix issues de minorités.<div>
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3. Des héroïnes marquantes qui transforment le paysage SF
Si l’arrivée de femmes autrices dans la SF a permis de renouveler la thématique et la perspective, cela s’est également traduit par la création de personnages féminins marquants. Ces héroïnes, parfois plus fortes et plus nuancées que leurs homologues masculins, ont changé le regard que l’on porte sur les femmes dans ce genre littéraire.
3.1. De la femme objet à la femme sujet
Dans la SF classique, la femme était souvent un simple faire-valoir, un objet de désir, ou encore la demoiselle en détresse qu’il faut sauver. Au fil du temps, les autrices et certains auteurs éclairés ont remis en cause ce schéma en introduisant des protagonistes féminines fortes, indépendantes, voire dominantes sur le plan intellectuel ou physique. Les héroïnes de la SF moderne ne sont plus de simples figurantes : elles pilotent des vaisseaux, dirigent des armées, sauvent la galaxie et prennent des décisions cruciales pour l’avenir de leur peuple.
3.2. Quelques figures emblématiques
- Ellen Ripley dans la saga Alien : Interprétée au cinéma par Sigourney Weaver, Ellen Ripley est souvent considérée comme l’une des premières héroïnes d’action crédibles dans l’histoire du cinéma SF. Elle fait preuve de courage, de leadership et d’empathie, tout en étant confrontée à des situations extrêmes.
- Sarah Connor dans Terminator : Bien que la saga soit d’abord centrée sur la menace incarnée par le Terminator, la véritable évolution se voit dans la transformation de Sarah Connor, qui passe du statut de jeune femme vulnérable à celui de guerrière prête à tout pour sauver son fils et l’humanité.
- Uhura dans Star Trek : Dans la série originelle de Gene Roddenberry, le lieutenant Nyota Uhura (jouée par Nichelle Nichols) est l’une des premières femmes noires à occuper un rôle important et non stéréotypé à la télévision américaine. Elle symbolise la diversité et l’ouverture d’esprit prônées par la SF.
- Katniss Everdeen dans Hunger Games : Même si la saga de Suzanne Collins se situe à la frontière entre la dystopie et la science-fiction, Katniss est un exemple récent d’héroïne forte, réaliste et débrouillarde, qui devient le symbole de la rébellion contre une dictature futuriste.
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Chacune de ces figures féminines a prouvé qu’il était possible de briser le stéréotype de la femme-objet pour proposer des héroïnes inspirantes et capables de susciter l’empathie du public, quel que soit le genre de celui-ci.
4. L’évolution du rôle des femmes dans la SF au fil des décennies
Le rôle des femmes dans la science-fiction est loin d’être figé. Il a évolué, parfois par à-coups, parfois au gré de l’actualité sociopolitique. Les mouvements féministes, la reconnaissance progressive des droits des femmes ou encore la montée en puissance de la diversité culturelle ont fortement influencé la manière dont les femmes étaient représentées dans la SF.
4.1. Les années 1960-1970 : la vague féministe
Les années 1960 et 1970 ont vu émerger une vague de féminisme qui a eu un impact direct sur la SF. C’est l’époque où Ursula K. Le Guin, Joanna Russ (The Female Man), ou encore Marge Piercy (Woman on the Edge of Time) ont popularisé les thèmes de la libération féminine, de l’égalité des sexes et des rôles de genre inversés. Dans de nombreuses œuvres, la SF est utilisée pour imaginer des sociétés alternatives, où le patriarcat est aboli ou inversé, ou encore pour explorer les conséquences d’une domination technologique sur les rapports hommes-femmes.
En parallèle, la fondation de revues et de fanzines consacrés à la SF féministe a permis à de nombreuses autrices de faire leurs premiers pas dans le milieu et de s’entraider pour se faire publier. Les discussions critiques autour du rôle des femmes dans la SF se sont multipliées, permettant d’identifier les stéréotypes sexistes et de proposer de nouvelles voies narratives.
4.2. Les années 1980-1990 : l’essor de la diversité et du cyberpunk
Dans les années 1980 et 1990, le sous-genre du cyberpunk (avec William Gibson, Bruce Sterling, etc.) a influencé la représentation des femmes en introduisant des héroïnes souvent marginales, rebelles, vivant dans des mégalopoles dystopiques. Bien que l’esthétique cyberpunk reste souvent associée à des figures masculines, on y retrouve des personnages féminins forts (même si parfois sexualisés), dotés de compétences technologiques et de rôles importants dans l’intrigue. L’impact du cyberpunk se remarque également dans les animes et mangas japonais comme Ghost in the Shell, où l’héroïne principale, le Major Kusanagi, est une cyborg femme d’une grande complexité.
Par ailleurs, les années 1980-1990 ont vu un élargissement géographique du champ de la SF, avec davantage de traductions d’œuvres venues de l’Asie, de l’Afrique ou de l’Europe de l’Est, donnant aussi plus de visibilité aux femmes de différentes cultures.
4.3. Les années 2000 à aujourd’hui : la diversification à l’honneur
Depuis le début des années 2000, la SF se diversifie toujours plus. On voit apparaître des autrices comme Nnedi Okorafor, qui mêle science-fiction et afrofuturisme, ou encore Becky Chambers, connue pour la série Wayfarers, où la bienveillance, la diversité sexuelle et la dimension communautaire sont centrales. Les héroïnes (et les héro·x) ne sont plus uniquement caucasiennes, hétérosexuelles ou valides : la SF s’ouvre à toutes les identités, et c’est précisément cette pluralité qui la rend fascinante aujourd’hui.
En parallèle, la popularité croissante des séries TV et du streaming a offert de nouvelles plateformes à des créatrices et scénaristes qui n’avaient pas forcément leur place auparavant. On peut citer l’exemple de J. Michael Straczynski qui, s’il n’est pas une femme, a souvent mis en avant des personnages féminins forts dans Babylon 5 ou encore la créatrice Michelle Lovretta de la série Killjoys. La diversification des rôles et la multiplication des figures féminines témoignent d’une évolution durable et positive dans la culture SF.
5. Les autrices phares d’aujourd’hui et leurs œuvres à ne pas manquer
Plusieurs autrices contemporaines continuent de porter haut l’étendard de la SF, en créant des univers originaux et des héroïnes qui explorent des problématiques inédites. En voici quelques-unes à découvrir sans hésiter.
5.1. N.K. Jemisin
La romancière américaine N.K. Jemisin est devenue une figure incontournable de la fantasy et de la SF contemporaine. Sa trilogie La Terre fracturée a remporté trois prix Hugo consécutifs (2016-2018), une première dans l’histoire du genre. Même si cette trilogie s’inscrit davantage dans la fantasy, on retrouve dans ses autres textes des éléments de science-fiction. Jemisin se concentre souvent sur des personnages féminins puissants et complexes, et met en scène des sociétés où les tensions sociales et ethniques rappellent notre monde contemporain.<div>
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5.2. Becky Chambers
Becky Chambers s’est fait connaître avec sa série Wayfarers (Les Voyageurs), qui comprend notamment L’Espace d’un an et Libration. Ses romans se caractérisent par une approche résolument optimiste de la SF, où la collaboration, la diversité et la tolérance sont centrales. Elle propose des protagonistes variés, souvent féminines, qui évoluent dans des vaisseaux hétéroclites peuplés d’extraterrestres et d’humains de différentes origines.<div>
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5.3. Ann Leckie
La trilogie Les Chroniques de Radch d’Ann Leckie a créé l’événement en 2013, avec La Justice de l’ancillaire (Ancillary Justice). L’autrice y met en scène une intelligence artificielle incarnée dans plusieurs corps et propose un univers où la notion de genre est effacée, tous les personnages étant désignés par le pronom « she » dans la version originale. Cela interroge directement la question de la représentation du genre et du langage, et a suscité de nombreux débats dans la communauté SF.<div>
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6. L’impact sociétal et culturel : bien plus qu’un simple divertissement
La science-fiction n’est pas qu’une littérature de divertissement. Elle a un rôle de miroir, voire de laboratoire, pour nos sociétés. Les femmes qui ont écrit et qui continuent d’écrire dans ce genre participent pleinement à l’évolution des mentalités. En offrant des modèles féminins nouveaux, elles invitent à repenser la place des femmes dans notre monde, que ce soit sur le plan social, professionnel ou politique.
6.1. Promotion de l’égalité et de la diversité
La SF permet d’explorer l’égalité (ou l’inégalité) entre les genres dans des sociétés futures ou alternatives. Elle peut donc servir d’outil pédagogique et militant. De nombreuses autrices utilisent la SF pour mettre en scène des problématiques liées au sexisme, au patriarcat, ou aux discriminations que subissent les minorités. En donnant vie à des héroïnes résilientes, elles insufflent de l’espoir à leurs lectrices et lecteurs, tout en prouvant que la SF peut être le terrain idéal pour aborder des sujets de société cruciaux.
6.2. Influence sur l’industrie du divertissement et les médias
Au cinéma comme dans les séries, les figures féminines fortes issues de la SF ont peu à peu modifié le regard du grand public. Un personnage comme Ellen Ripley ou Sarah Connor a prouvé que des rôles d’action et de leadership pouvaient être incarnés par des femmes sans craindre de perdre l’adhésion du public. Dans les années 2010 et 2020, les productions audiovisuelles mettent de plus en plus en avant des héroïnes et des créatrices, qu’il s’agisse de scénaristes, de productrices ou de réalisatrices. Cette évolution est lente, mais elle est encourageante pour la représentation des femmes dans tous les domaines artistiques et culturels.
6.3. Un écho dans la communauté geek
La communauté geek, historiquement masculine, a également évolué, en grande partie grâce à l’arrivée massive de femmes dans les conventions, les clubs de lecture, les jeux vidéo ou encore le cosplay. Aujourd’hui, de nombreuses femmes revendiquent leur place de fans de SF, et la création de communautés en ligne dédiées (blogs, forums, podcasts) a encore renforcé ce phénomène. Les femmes ne sont plus seulement des consommatrices discrètes : elles sont devenues des créatrices, des influenceuses et des expertes qui n’hésitent pas à partager leurs analyses et leurs passions.
7. Autres recommandations pour découvrir la SF au féminin
Si vous avez déjà parcouru les œuvres phares évoquées plus haut, voici quelques suggestions supplémentaires de romans écrits par des autrices qui méritent toute votre attention. Chacun de ces titres illustre à sa manière la profondeur et la diversité du regard féminin en science-fiction.
- L’Humanité-Femme de Joanna Russ
Publié en 1975, ce roman féministe majeur de la SF explore des réalités parallèles où quatre versions de la même femme se rencontrent. L’ouvrage interroge les rôles de genre et remet en question les normes de la société patriarcale, offrant un récit audacieux et inventif.<div> </div> - Une femme au bord du temps, de Marge Piercy
Dans ce roman publié en 1976, Marge Piercy décrit les visions temporelles de Connie, une femme internée dans un hôpital psychiatrique. L’héroïne voyage mentalement dans un futur utopique, où l’égalité entre les sexes est établie, et bascule aussi dans un futur dystopique. Un récit poignant qui confronte les enjeux du présent et les promesses (ou menaces) de l’avenir.<div> </div> - Qui a peur de la mort ?, de Nnedi Okorafor
Souvent associée à l’afrofuturisme, Nnedi Okorafor imagine dans ce roman une Afrique post-apocalyptique où la magie et la technologie coexistent. L’héroïne, Onyesonwu, mène une quête initiatique pour affronter les oppresseurs de son peuple. Un récit puissant qui mêle science-fiction, fantasy et critique sociale.<div> </div> - La parabole du semeur, d’Octavia E. Butler
Si Octavia E. Butler est déjà mentionnée pour Liens de sang et la trilogie Lilith’s Brood, La parabole du semeur (publié en 1993) est un incontournable qui explore la survie dans un monde post-apocalyptique en proie au chaos social. L’héroïne, Lauren Olamina, développe une philosophie spirituelle novatrice et cherche à recréer une communauté. Un classique pour approfondir l’univers et la pensée d’une grande figure de la SF.<div> </div> - Un monde de femmes, de Sheri S. Tepper
Sheri S. Tepper propose une société post-apocalyptique divisée entre les hommes, voués à la guerre, et les femmes, responsables de la gestion des cités. Le roman soulève des questions sur l’utopie, l’organisation sociale et la condition féminine, tout en offrant une intrigue riche et pleine de rebondissements.<div>

8. Conclusion
Le rôle des femmes dans la science-fiction, qu’il s’agisse de pionnières comme Mary Shelley ou d’autrices contemporaines comme N.K. Jemisin, est immense et en constante évolution. De simples « anomalies » dans un milieu fortement masculin, elles sont devenues des créatrices incontournables, des autrices révolutionnaires, et ont porté sur le devant de la scène des héroïnes aussi diverses que complexes. Les thématiques féministes, la diversité culturelle, la remise en question des stéréotypes de genre et la quête d’égalité sont désormais des axes majeurs de la SF. Grâce aux femmes, la science-fiction est devenue un genre littéraire (et cinématographique) qui ne se contente plus de rêver de l’avenir : elle réinvente notre présent et nous inspire à bâtir des sociétés plus inclusives, plus justes, et plus riches sur le plan de la créativité.
En tant que lectrices et lecteurs, nous avons la chance de pouvoir découvrir une multitude d’œuvres et d’univers où les femmes sont enfin reconnues pour leur talent et leur vision singulière. Il appartient à chacune et à chacun de soutenir ces créatrices, de les lire, de les commenter et de partager leurs ouvrages afin qu’elles continuent d’enrichir un genre qui a tant à nous offrir.